La pratique de la désensibilisation est très variable selon les pays. Ainsi aux Etats-Unis les vétérinaires utilisent des extraits aqueux, onéreux, qui nécessitent plusieurs injections par semaine en phase d’attaque. En Europe nous utilisons des extraits retard assez bon marché ne nécessitant qu’une injection par mois. En médecine humaine la pratique de la désensibilisation s’est heurtée d’une part à des risques de réactions anaphylactiques lors des injections et d’autre part à l’inconfort de piqures répétées. C’est pourquoi des protocoles de désensibilisation par voie orale ont été développés depuis une quinzaine d’année en allergologie humaine. Ils sont désormais largement utilisés notamment pour la désensibilisation aux allergies polliniques. Les résultats sont excellents même s’ils sont légèrement moins bons qu’avec la voie parentérale. Toutefois la praticabilité de tels protocoles chez l’homme est telle que la désensibilisation par voie orale supplante largement aujourd’hui les protocoles par injection.
Guidé par cette mode et un anthropomorphisme toujours latent en médecine vétérinaire, certains laboratoires ont développé des allergènes pour une désensibilisation par voie orale (photo). Commercialisés aux Etats-Unis et en Suisse ces traitements sont très onéreux et ne présentent pas un intérêt médical quelconque. En effet, les inconvénients liés à l voie parentérale chez l’homme n’existent pas chez le chien. L’indication de la désensibilisation par voie orale dans cette espèce est donc très très limitée : phobie pathologique des piqûres chez le maître, réactions graves d’intolérance au traitement par voie injectable (presque inexistant avec les extraits retard que l’on utilise en Europe).
Il est beaucoup plus simple de faire une injection sous-cutanée une fois par mois que d’administrer des gouttes sous la langue d’un chien matin et soir tous les jours !
Le progrès de la désenisbilisation chez le chien ne passe pas par des gadgets de galénique mais par une amélioration de la qualité des allergènes