La fréquence des hypersensibilités alimentaires lors de DAC est probablement surévaluée dans l’imaginaire vétérinaire, influencé par la pression des pet food et le leurre de la guérison par la croquette. En effet, le chiffre de 30% est souvent retenu en se basant sur des études prenant en compte la seule amélioration clinique apportée par un régime d’éviction allergénique (1, 2). Or, cette prévalence est probablement plus faible, et ce d’autant plus qu’il est très difficile d’effectuer ces régimes dans des conditions rigoureuses. Ainsi, Dans une étude prospective en clientèle référée, 50% des animaux sont perdus de vue en cours de régime d'éviction (3).
Si l’on ne tient compte que des études évaluant l’amélioration après régime et la confirmation d’une aggravation avec la réintroduction de l’aliment précédent, seuls 2 à 18% des chiens atopiques sont améliorés spécifiquement par un régime hypoallergénique (3-6). Les animaux guéris sont probablement encore moins nombreux, mais ne font l’objet d’aucune évaluation.
1. Chesney CJ. Food sensitivity in the dog: a quantitative study. Journal of Small Animal Practice. 2002;43:203-7.
2. Chesney CJ. Systematic review of evidence for the prevalence of food sensitivity in dogs. VetRec. 2001;148:445-8.
3. Marin A. L'allergie alimentaire chez les carnivores domestiques. Etude rétrospective des cas rencontrés en consultation à l'ENVA entre Septembre 2008 et Juillet 2009 et leur gestion: Nantes; 2011.
4. Loeffler A, Soares-Magalhaes R, Bond R, Lloyd DH. A retrospective analysis of case series using home-prepared and chicken hydrolysate diets in the diagnosis of adverse food reactions in 181 pruritic dogs. Vet Dermatol. 2006;17:273-9.
5. Carlotti DN, Costargent F. Analyse statistique de tests cutanés positifs chez 449 chiens atteints de dermatite allergique. Prat Med Chir Anim Comp. 1992;27:53-68.
6. Tarpataki N, Papa K, Reiczigel J, Vajdovich P, Voros K. Prevalence and features of canine atopic dermatitis in Hungary. Acta Vet Hung. 2006;54:353-66.