La désensibilisation a plus de cent ans en médecine humaine et pas loin de 70 en médecine canine, mais, depuis ces débuts, les protocoles ont guère évolué. Nous utilisons chez le chien des protocoles dérivés directement de la médecine humaine. Ils sont tous caractérisés par une augmentation progressive des doses sur des périodes 3 à 8 semaines. La complexité de ces protocoles décourage de nombreux vétérinaires et génère des problèmes d’observance majeurs.
Certains auteurs ont proposé des désensibilisations ultrarapides ou rush therapy afin de concentrer les injections de doses progressives sur une seule journée et laisser le propriétaire avec un protocole simple d’une injection mensuelle toujours identique. Toutefois, ces protocoles de rush therapy sont onéreux, contraignants et surtout injustifiés chez le chien pour une maladie comme la dermatite atopique. En effet, l’utilisation des protocoles à dose progressive classiques ou ultra-rapides ne sont justifiés que pour les cas de risque anaphylactique (venins d’hyménoptères). Or ces réactions ne sont pas observées lors de désensibilisation avec des allergènes retard chez le chien atopique.
C’est pourquoi nous utilisons depuis bientôt 10 ans un nouveau protocole, sans phase d’attaque. L’animal reçoit dès le premier jour une dose (0,5 à 0,8 ml) que l’on peut qualifier d’entretien puisque c’est la même qui est injectée une fois par mois. L’observance a fait un bon spectaculaire et plus de 80% des traitement sont renouvelés au bout d'un an (contre 30% avec l’ancien protocole !). Bien-entendu, cette nette amélioration de l’observance est associée à un accroissement très significatif de l’efficacité. Aujourd'hui le laboratoire Biovac propose des extraits allergéniques avec ce type de protocole.
La désensibilisation est loin d’être un traitement obsolète. C’est aujourd’hui le seul traitement étiologique de la dermatite atopique et c’est une solution simple et très économique, comparée au coût croissant des traitements symptomatiques et des soins anti-infectieux.