On a démontré l’existence de nombreuses anomalies de la barrière cutanée chez le chien atopique, notamment au niveau des lipides (céramides) de la couche cornée. Les conséquences directes et indirectes sont nombreuses.
La première est la colonisation bactérienne (Staphylococcus pseuditermedius) ou fongique (Malassezia pachydermatis) accrue chez l’atopique, à l’origine de véritables complications ou de poussées de DAC.
Chez le Chien on a démontré une augmentation de l’adhérence des germes sur la peau des chiens atopiques. Les lipides de la couche cornée pourraient donc avoir un rôle de barrière empêchant l’adhérence et donc la multiplication microbienne. Chez l’Homme l’application d’une crème émolliente à base d’acide gras permet de diminuer de 92% la colonisation bactérienne !
Les conséquence de cette pullulation microbienne en dehors du développement de complications (folliculite, furonculose par exemple) est une stimulation du système immunitaire et une aggravation de l’inflammation cutanée qui aboutissent à un cercle vicieux d’entretien ou d’aggravation des lésions de DAC.
Une autre conséquence des altérations de la barrière cutanée est l’exposition direct des cellules dendritiques (présentattrices d'antigènes) aux antigènes environnementaux. On a d’ailleurs pu démontrer que la sensibilisation aux acariens de la poussière de maison chez le chien atopique se fait par voie transcutanée et qu’il est aussi possible par cette voie de provoquer une poussée de DAC.
Enfin, les anomalies de barrière provoquent une augmentation des pertes insensibles en eau pouvant aller jusqu’au développement d’une véritable xérose cutanée, elle même à l’origine d’un prurit.
C’est la raison pour laquelle les soins pérennes visant à rétablir les anomalie de la barrière cutanée sont essentiels au traitement de la DAC, qu'il s'agisse de poussées dues à des allergies ou à des infections.