La mode de l’étude du microbiome s’étend désormais à la flore fongique du chien. On retrouve dans ces études des diagrammes sublimes et peu compréhensibles, dont l’utilité tient plus de la tenture murale que de la médecine (cf illustration).
Plus sérieusement, comme pour les études des populations bactériennes, on retrouve une flore fongique beaucoup plus riche que ce que laissaient présager les techniques de culture. Alors que l’on s’attend à voir en super star Malassezia pachydermatis, force est de constater qu’elle doit largement partager l’affiche avec d’autres basidiomycètes comme les cryptocoques et les ascomycètes, come Alternaria sp. ou Cladosporium sp. par semple. Pire, Malassezia, avec ces techniques d’identification, n’est pas plus présente chez les chiens atopiques que chez les chiens sains.
La flore fongique est très différente d’un animal à l’autre chez le chiens sain. Ces variations interindividuelles sont si spectaculaires que parfois une seule espèce occupe plus de 90% d'une niche.
Les différences chez les chiens atopiques sont surtout significatives selon les sites corporels.
On retrouve ainsi une flore moins riche au niveau des narines et des méats acoustiques que dans les zones de plis. D’une façon générale, la flore fongique diffère (sur 85 taxons) entre chiens sains et atopiques.
Ces données sont assez décevantes et ne permettent pas d’émettre des hypothèses pathogéniques sur l’implication de la flore fongique dans le développement de la DAC.
En médecine humaine les données sont moins confuses et plus régulières, avec des variations type selon la région anatomique.
Attendons de nouvelles études dans des races différentes, en peau lésée et non lésée, avec des animaux ayant des historiques de dermatite à Malassezia ou de pyodermite bactérienne etc…
Smith, C. M., et al. (2015). "What is living on your dog's skin? Characterization of the canine cutaneous mycobiota and fungal dysbiosis in canine allergic dermatitis." FEMS Microbiol Ecol.