La conférence donnée par le Pr Thierry Olivry (Université de Caroline du Nord) à FranceVet et la publication des résumés des workshops du congrès mondial de Bordeaux apportent un nouvel éclairage sur l’utilisation de l’oclacitinib dans le traitement au long cours de la DAc.
Pour Thierry Olivry, l’oclacitinib, par son mode d’action qui n’induit pas une diminution de la synthèse de cytokines proinflammatoires, présente quelques inconvénients pour des traitements prolongés. Ainsi lors de diminution des doses, on observe une recrudescence du prurit qui est parfois très gênante et peut justifier le recours à une corticothérapie courte. D’autre part, comme le montrent les études cliniques de suivi sur plusieurs mois, les effets secondaires les plus significatifs de l’utilisation de l’oclacitinib sont assez typiques d’un immunomodulateur touchant la réponse immunitaire cellulaire : démodécie, papillomatoses virales, histiocytomes. Ces effets ne sont pas graves et sont immédiatement réversibles, mais ils montrent à quel point un suivi clinique est indispensable et qu’il ne faut pas considérer ce médicament comme un interrupteur à prurit que l’on peut utiliser sans risque au long cours.
Dans les discussions du workshop consacré à l’oclacitinib, il apparaît aussi que si les effets pour des traitements courts sont très satisfaisants (que 20% d’échec thérapeutique net), l’expérience de la plupart des dermatologues l’utilisant depuis plusieurs années au long cours est plus mitigée. Ainsi, pour un des participants ayant étudié 175 dossiers de chiens traités plus de 6 mois, la réponse thérapeutique n’est considérée comme excellente que dans un tiers des cas. D’autre part, dans 10% des cas il est impossible de réduire la dose à une prise par jour et tous les participants s’accordent pour reconnaître l’absence de contrôle des otites chez les chiens traités au long cours avec l’oclacitinib.