Après les essais de thérapie cellulaire à base de cellules souches dont les résultats sont en demi-teinte, Une équipe coréenne a tenté une variante de thérapie cellulaire plus rudimentaire.
Le principe de la technique est de récupérer les cellules immunocompétentes du patient, de les mettre en culture avec des cytokines activatrices puis de les lui réinjecter à intervalles réguliers (toutes les deux semaines pendant deux mois). Un peu comme comme une formation intensive de missionnaires que l'on relâche ensuite pour un prosélytisme de masse.
La technique est simple, pour ne pas dire rudimentaire. On prélève 10 mL de sang de chien et, comme au cœur des années 1980, on le passe sur du Ficoll pour recueillir les cellules mononuclées, riches en lymphocytes, que l'on met ensuite en culture avec une bonne dose d'IL2. Un tel traitement permet une expansion nette des cellules T et pus particulièrement des cytotoxiques et des cellules synthétisant de l'IFN gamma
Les résultats ne sont pas décevants, mais ils ne sont pas miraculeux.
Les scores CADESI et le prurit baissent de façon significative, mais les traitements antibiotiques et antifongiques sont autorisés tout au long de l'étude (sic)… On ne peut donc rien conclure de cette étude ouverte faite sur 10 animaux présentant des formes de dermatite atopique différentes.
On s'étonnera à la lecture de cette étude de l'absence d'avis d'un comité d'éthique, alors que les auteurs mettent en place ce traitement sur des animaux de particuliers présentant parfois des formes bénignes de la maladie.
N'oublions pas que la Corée fait partie des pays où l'on commercialise le clonage des animaux de compagnie. Les questions éthiques sont donc probablement posées différemment au pays du matin calme.
La technique est si lourde qu'on a du mal à lui prédire un avenir. Les cellules souches préactivées représentent dans ce domaine une voie plus prometteuse, parce que beaucoup plus simple et légalisable.
Bae, S., et al. (2018). "The effect of an ex vivo boosted immune cell therapy on canine atopic dermatitis: an open, uncontrolled pilot study." Vet Dermatol.in press