Les études des transcriptomes de la peau de chiens atopiques souffrent de nombreux biais dont le recours à des animaux de races différentes, l’absence de maladie spontanée, le manque de lot témoin réel ou des prélèvements faits dans des zones non comparables. Une étude récente faite chez le berger allemand évite ces écueils (mais elle est de très petite taille). Le choix de la race n’est pas un hasard, le berger allemand étant une des rares races dans lesquelles des gènes impliqués dans la DA ont été isolés. C'est d'ailleurs des animaux ayant servi à la mise en évidence de l'implication du gène PKP2 qui ont été inclus dans cette étude.
Toutefois, les auteurs ne retrouvent pas de surexpression des gènes codant pour la plakophiline les berges allemands atopiques en cours de traitement comparés aux témoins. Ils attribuent cela à l’influence des corticothérapies réitérées pendant plus d’un an chez ces animaux ou une absence de ciblage du type cellulaire dans ce protocole.
Les gènes identifiés comme surexprimés chez les chiens traités souffrant de DAC codent pour des protéines impliquées dans la réponse immunitaire innée aux microorganismes et dans l’inflammation cutanée.
Ce sont des pistes d’étude intéressantes, ces molécules étant aussi impliquées dans la DA humaine.
Toutefois, le chemin est encore très long sur la route de la définition génotypique des chiens atopiques. Cette étude montre à quel point les variations d’expression des gènes sont probablement plus la conséquence que la cause de la DA (comme le CD209 dont l’expression diminue en cours de traitement chez l’enfant et est surexprimée chez les bergers allemands malades).
Tengvall, K., et al. (2020). "Transcriptomes from German shepherd dogs reveal differences in immune activity between atopic dermatitis affected and control skin." Immunogenetics. in press