Une petite étude nippone parue récemment dans Veterinary Dermatology éclaire d’un jour nouveau à la fois le traitement des dermatites à Malassezia et l’usage des shampooings émollients. En étudiant l’effet d’un shampooing émollient (soin nettoyant 5 minutes, soin émollient en shampoing 5 minutes, rinçage, puis soin émollient sur tout le corps et séchage à la serviette) et d’un shampooing antiseptique/antifongique (appliqué 10 minutes) deux fois par semaine chez des animaux souffrant de dermatite à Malassezia, les auteurs montrent que :
- Les scores cliniques s’améliorent significativement dans les deux groupes
- Il n’existe pas de différence d’efficacité entre les soins émollients et le shampooing antiseptique
- Le nombre de Malasseziae diminue quelque soit le traitement
D’autre part, dans l’étude faite sur des chiens sains, les auteurs montrent que le shampooing émollient sensé « protéger » la peau semble en fait altérer ses fonctions de barrière (augmentation de la perte insensible en eau) et c’est même pire avec le shampooing antiseptique.
Comme l’on toujours noté les études bibliographiques sur le sujet, les shampooings améliorent l’état clinique des chiens atopiques quelque soit la nature du shampooing. C’est l’effet lavant qui semble être le plus intéressant, l’action émollient n’ayant jamais été démontrée avec cette galénique. Peut être qu’il faudra revoir les recommandations des temps de contact des shampooings (10 minutes) qui sont peu compatibles avec un maintien de l’intégrité de la barrière cutanée.
On peut donc conclure que shampooiner un chien atopique présentant une dermatite à Malassezia ou une pyodermite est toujours favorable. Par contre, le recours à d’autres formes galéniques (mousse, sprays, lingettes) est probablement moins préjudiciable pour la peau donc plus intéressant au long cours.
Enfin, on ne peut pas aller plus loin et faire d’un simple shampooing ou d’un shampooing antiseptique (avec miconazole) un traitement efficace d’une dermatite à Malassezia. En effet, dans cette étude, les animaux vont mieux, mais ils ne sont pas guéris et ils présentent des scores cliniques initiaux notamment en terme de prurit assez faibles.