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Les finlandais sont très attachés à l’étude de l’alimentation ou de l’environnement comme facteur de risque de développement de la dermatite atopique canine (DAc)(1). En fait, ces études se multiplient parce qu’ils ont mis en place des recueils de données très riches (DogRisk food frequency questionnaire), ce qui permet d’effectuer a posteriori des études de facteurs de risque. Le principe est d’étudier l’existence d’une corrélation entre le développement d’une dermatite atopique chez le chien adulte et les prises de certains aliments ou d’un type d’alimentation pendant sa vie de chiot, de 2 à 6 mois (2).
Cette influence apparente de l’alimentation est cohérente avec les possibles influences sur le microbiote ou les régulations épigénétiques par les aliments.
Dans l’étude récemment publiée dans le JVIM (2) plusieurs éléments de l’alimentation du chiot finlandais sont associés à une moindre fréquence de développement d’une DAc :
-    Introduction d’aliments crus (ex : tripes crues ou carcasse une fois par an)
-    Reliefs de repas humains
-    Moins de 80% de croquettes
-    Huiles de poisson une fois par an (sic)


Ne nous emballons pas. Si les différences sont significatives, elles sont toutefois minimes et en aucun cas on ne peut conclure d’une telle étude qu’agir sur l’alimentation (tripes crues, alimentation ménagère…) d’un chiot est justifié pour limiter le risque de développement d’une DAc. Les taux d’incidence varient significativement mais les variations sont très limitées (ex : 60% des non atopiques n’ont pas mangé de tripes crues, alors que 55% des chiens atteints de DAc en ont mangé…). D’autre part, les biais de ce type d’études sont tels, que si l’on en tient compte (ex : meilleure motivation des propriétaires préparant des aliments) il n’existe plus aucun différence(3)…
Plus exactement on peut décomplexer les propriétaires d’animaux à risque : donner de temps en temps ou souvent des restes de repas est sans risque ! Même une oreille de cochon ne changera le cours de son histoire.
On notera que sur les 4022 animaux sélectionnés dans l’étude 1158 ont développé une dermatite allergique, soit près de 30 % (la moitié dans des races non-prédisposées) !
 

1.    Hemida M, Vuori KA, Salin S, Moore R, Anturaniemi J, Hielm-Bjorkman A. Identification of modifiable pre- and postnatal dietary and environmental exposures associated with owner-reported canine atopic dermatitis in Finland using a web-based questionnaire. PLoS One. 2020;15(5):e0225675.
2.    Hemida MBM, Salin S, Vuori KA, Moore R, Anturaniemi J, Rosendahl S, et al. Puppyhood diet as a factor in the development of owner-reported allergy/atopy skin signs in adult dogs. J Vet Intern Med. 2021;35(5):2374-83.
3.    Dohoo. Bias - Is it a problem, and what should we do? Preventive Veterinary Medecine. 2013;113:331– 7.

 

Tag(s) : #alimentation, #épidémiologie, #chiot, #dermatite atopique canine
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