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Le 14 septembre est la journée de la dermatite atopique et plus particulière l'ETP day, à savoir la journée de l'éducation thérapeutique de la dermatite atopique (humaine).

En médecine humaine, l’ETP (éducation thérapeutique du patient) est devenue un outil incontournable de la prise en charge de maladies chroniques, comme le diabète sucré ou la dermatite atopique. En médecine vétérinaire, cette approche existe de façon parcellaire, via la remise de notices ou des démonstrations de soins par exemple. Toutefois, pour être efficace, cette éducation thérapeutique doit être plus structurée et prendre en compte les connaissances des propriétaires et leur capacité à faire et comprendre les soins.

D'après : Linek, M., et al. (2011). "Developpement of a structured educational programme for the management of canine atopic dermatitis and the application of this programme to owners of affected dogs." Vet Dermatol 22: 464-465. Une telle approche n'est pas économiquement ni physiquement faisable en routine dans une cientèle courante, voire spécialisée

 

Une grande enquête faite en 2013 (avant l’oclacitinib et le lokivetmab)  par la société d’assurance Santé Vet auprès de mille propriétaires de chiens atopiques sur leur niveau de connaissance de la maladie, les types de soins proposés ou en cours et leur niveau de motivation a mis en évidence des lacunes qui donnent les priorités d’un programme d’éducation thérapeutique adapté au chien atopique :

  • Grande fréquence de l’automédication lors des crises
  • Rareté de la prescription de la ciclosporine ou de la désensibilisation
  • Incapacité à nommer la maladie
  • Faible fréquence des traitements APE
  • Peu de régime d’éviction réels faits
  • Mais surtout, seuls 4% des propriétaires avaient conscience du caractère pérenne de la maladie

Lorsque l’on demande aux propriétaires quels sont les trois problèmes les plus importants dans la gestion de la maladie, ils répondent par ordre décroissant (réponses faites plus d’une fois sur trois) :

  • l’inconfort de l’animal
  • le coût des traitements
  • l’aspect de l’animal
  • la gène liée au bruit de grattage ou de léchage

Alors que de nombreux soins locaux sont prescrits, la grande majorité des propriétaires (80%) déclare ne pas passer plus d’une heure par semaine à effectuer des soins. Ainsi par exemple, 20% des propriétaire déclarent passer moins d’un quart d’heure à effectuer un shampooing (temps de séchage inclus).

La moitié des propriétaires déclarent effectuer une automédication lors des crises avec essentiellement des corticoïdes per os ou locaux et des shampooings (80%).

L’observance des soins locaux est globalement aisée à l’exception des soins auriculaires difficiles dans un tiers des cas.

Un régime hypoallergénique n’a été prescrit que dans un tiers des cas et suivi rigoureusement pour seulement la moitié.

Seul un quart des chiens atopiques sont traités une fois par mois contre les puces et la moitié moins de 6 fois par an.

A la question « selon vous, de quelle maladie souffre votre animal ? », 24% des propriétaires répondent « je ne sais pas » et 30% « une dermatite atopique ». Entre autres réponses étonnantes, on note dans 4% des cas « une gale d’oreille ».

Interrogés sur la cause de la maladie, les propriétaires évoquent une allergie dans 40% des cas, une cause génétique dans 10% des cas et plus de 40% des sondés déclarent tout ignorer des causes de la maladie.

On note enfin que pour seulement 4% des sondés la maladie est pérenne.

Applications pratiques

Cette enquête permet de mieux comprendre les motivations des propriétaires, mais aussi les limites des réponses que nous leur offrons tant sur le plan de l’information que de la prise en charge de la maladie.

Les propriétaires des chiens atopiques, contrairement à une idée reçue, changent peu de vétérinaire. Cette confiance doit être récompensée en offrant des solutions plus variées et un accompagnement adapté au sein même des structures généralistes.

Toutefois, il existe clairement de grandes lacunes dans la prise en charge au long cours de la DAC, comme le montrent le peu de propositions de traitement immunomodulateur, l’insuffisance quasi générale des traitements APE ou le peu de mise en œuvre des régimes d’éviction.

Nous avions alors dégagé des axes pour la mise en place d’une ETP de la DAC : documents pédagogiques simples, site internet sur la maladie ou page dédiées sur le site d’une clinique, formation motivation des vétérinaires sur les traitements de fond

Force est de constater que la situation a peu évolué et la commercialisation de nouveautés thérapeutiques très efficaces mais parfois insuffisantes a largement freiné l’enthousiasme de chacun.

La solution par le livre

C’est la raison pour laquelle nous avons, à l’heure du tout numérique, conçu un livre de questions/réponses sur la DAC. Cet ouvrage permet à la fois au vétérinaire d’avoir un outil de réponse face à la grande variété des questions des maitres et à ces derniers d’apprendre au long des pages tout ce qui leur est nécessaire.

Le media livre est bien plus pérenne et accessible in fine qu’un site ou des zones d’infos perdues sur le net. Le format poche, la rédaction dans un vocabulaire accessible et l’illustration pleine d’humour (celles du blog depuis le 1er septembre) sont des gages d’efficacité.

100 questions- Dermatite Atopique Canine est le chainon manquant de l’éducation thérapeutique de la DAC. Il fallait inventer des outils différents de la médecine humaine capables de créer un lien plus fort entre le vétérinaire et le maitre. Parions que la médecine humaine nous copiera l’an prochain pour la journée annuelle de la dermatite atopique

Pour commander le livre : cliquer ici

Illsutration : Manu I ED-H I, ©Poulot éditions

Tag(s) : #ETP, #dermatite atopique canine, #éducation thérapeutique, #livre
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