Nous avons relaté dans ces pages l’évolution des connaissances sur les réactions croisées entre les différentes sources de protéines pour les chiens allergiques ; il peut s’agir de sources proches, comme le lait et la viande de bœuf, ou plus éloignées comme la volaille et le poisson. L’identification de nombreux allergènes majeurs a permis à une équipe américaine d’utiliser l’indice A-RISC (Allergens’Relative Identity, Similarity and Cross-reactivity) pour évaluer le risque d’allergie croisées entre ces allergènes. Ils ont ajouté à la base de données celles d’allergènes environnementaux (non reconnus comme allergènes majeurs chez le chien) que sont Bla g 4 (blatte germanique), Der f 10 (acarien de la poussière) et Toxocara canis.
La conclusion est sans appel les risques de réactions croisées entre toutes ces protéines sont très élevés tous allergènes confondus, qu’il s’agisse d’alligator, d’autruche, de bœuf ou d’agneau. Il en est de même pour les sources de glucides (blé, ris, maïs ou pomme de terre).
On peut conclure de façon alarmante, mais en fait il ne s’agit là que de données théoriques dont on ignore totalement les possibles conséquences cliniques.
Elles suggèrent toutefois que les régimes d’éviction ménagers à base de protéines sélectionnées peuvent être à l’origine de défauts de diagnostic d’hypersensibilité alimentaire. En cas d’échec avec de tels régimes, il est donc nécessaire de poursuivre avec des aliments fortement hydrolysés.