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On a longtemps considéré l’oclacitinib comme un simple interrupteur du prurit. Son efficacité et sa rapidité d’action y sont pour beaucoup.

Toutefois, son activité va bien au-delà. Il inhibe notamment l’action de plusieurs familles de cytokines. Ceci explique l’intérêt de ce médicament comme immunomodulateur (d’aucun utilisent le terme anti-inflammatoire, moins inquiétant) , mais aussi la nécessité d’un suivi biologique lors d’administration prolongée hors AMM en surdosage ou deux fois par jour :

 

Comme on le voit sur ce schéma, lors d’une administration biquotidienne d’oclacitinib, les concentrations plasmatiques permettent le contrôle de l’action de plusieurs cytokines impliquées dans les réactions allergiques (IL4, 6, 13 et 31), mais elle flirte avec celles inhibant l’activité de la moelle osseuse (EPO, GM-CSF). On note aussi l’action sur l’IL2 donc un effet immunosuppresseur en théorie proche de celui de la ciclosporine.

Il s’agit donc d’un médicament au spectre bien plus large que celui du blocage de récepteurs pour l’IL31, offrant de nombreuses possibilités d’utilisation hors AMM chez le chien. On notera qu’une molécule proche utilisée chez l’homme, le baricitinib, a obtenu une AMM en urgence comme inhibiteur de cytokines dans le traitement de formes graves de covid chez l’enfant.

En pratique son mode d'action justifie un suivi clinique et biologique rigoureux lors d’administration prolongée.

Marsella, R., et al. (2023). "Oclacitinib 10 years later: lessons learned and directions for the future." J Am Vet Med Assoc: 1-12.

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