Désensibilisation et anti-IL31

La désensibilisation reprend du poil de la bête en médecine vétérinaire, avec, hélas, son lot de publications pathétiques, comme au cœur des années 1990. Une équipe néerlandaise vient de publier une étude sur la désensibilisions intralymphatique (ILIT) associée à des injections répétées de lokivetmab (anticorps anti-IL31) chez des chiens souffrant de DAC.

Le premier groupe recevait des injections mensuelles de lokivetmab durant 6 mois, le second pendant seulement 3 mois, mais bénéficiait d’une ILIT sur 6 mois.

A la lecture du résumé il semblerait que la désensibilisation intralymphatique soit un traitement d’une efficacité spectaculaire, peut-être même supérieure à des injections mensuelles de lokivetmab. Et pourquoi pas ; tout dépend des animaux et des causes de la DAC, ces deux approches de la maladie étant différentes et possiblement complémentaires.

Il faut toutefois tempérer les ardeurs des plus optimistes, tant cette publication ne montre en fait rien du tout, si ce n’est le fait que lorsqu’un animal et son propriétaire sont inclus dans un protocole d’essai thérapeutique et suivis à la culotte par un ou une doctorant sympathique, les scores cliniques s’améliorent (et encore) et ce d’autant plus que les autres traitements de la DAC sont autorisés en parallèle (sic). Si l’on regarde les courbes en illustration en se rend compte d’une faible diminution, le tout accompagné d’écarts types de compétition.

Si l’on regarde les données chiffrées, c’est encore plus décevant : les scores de prurit ne sont améliorés que dans le lot lokivetmab et les scores de consommation médicamenteuse augmentent dans le groupe ILIT.

Enfin selon les critères d’efficacité fixés par les auteurs, celle-ci n’est atteinte que dans un peu plus de 10% des cas de chaque groupe !

La conclusion la plus logique de cette étude est que plus on donne des antiprurigineux à un chien atopique, moins il se gratte. C’est rassurant.