Une étude brésilienne vient de montrer à quel point le concept de qualité de vie pour un chien atopique est tout sauf une vision de l’esprit. En étudiant 10 chiens atopiques sans comorbidité ni forme grave, ils ont montré que la concentration en cortisol (hormone du stress) des poils de ces animaux est directement corrélée aux résultats des questionnaires de qualité de vie. Cette dernière est corrélée à l’intensité du prurit et un traitement avec un anticorps monoclonal anti-IL31 permet de réduire très significativement prurit, score de qualité de vie (meilleure qualité de vie) et plus tardivement (2 mois) concentration pilaire en cortisol.
Elle montre donc accessoirement l’intérêt de cette approche thérapeutique chez des animaux peu atteints, chez lesquels le prurit est la principale manifestation de la maladie.
Il faut toutefois nuancer ces résultats, plusieurs éléments importants éloignant cette étude de notre pratique :
- Dose de lokivetmab en moyenne 3 fois supérieure à l’AMM (donc probablement non payé par le propriétaire ce qui influe positivement sur un questionnaire de qualité de vie)
- CADESI (lésions) assez faible et non amélioré par le traitement
- Fréquence des poussées d’otite (5/10) ou de pyodermite (2/10)
Ceci n’est pas surprenant et montre aussi les limites des études en monothérapie dans cette maladie, qui par définition nécessite une approche multimodale permettant d’être plus efficace en utilisant des doses plus faibles.
Stuart Marques, V., et al. (2023). "Hair cortisol concentration, disease severity and quality of life in dogs with atopic dermatitis during lokivetmab therapy." Vet Dermatol. In press
Illsutration : Manu I ED-H I, ©Poulot éditions