En dermatologie humaine, l’éducation thérapeutique a fait la preuve de son efficacité en termes de réduction de la consommation médicamenteuse, de qualité de vie des patients et de leur entourage ou de gravité de la maladie
Une recension de toutes ces interventions dans le DA de l’Homme vient de paraitre dans la revue Archives of Dermatological Research.
Ce domaine est tellement varié dans ses approches, les sujets abordés (gestion de la maladie, compréhension de la maladie, évitement des facteurs déclenchants, techniques d’automédication), les outils utilisés et ses cibles (soignants ou patients, pédiatriques ou adultes, classes sociales variées), qu’il est difficile de les comparer.
On peut retenir de cette vaste recension quelques observations et lignes directrices :
- Les résultats sont difficiles à apprécier dans les formes modérées ;
- Les outils en ligne ne sont pas supérieurs aux outils imprimés ;
- Les méthodes d’apprentissage actives sont supérieures aux méthodes passives ;
- L’association de plusieurs interventions, comme un atelier, la remise d’un document et des relances très régulières par message, est plus efficace.
En pratique, chez le chien atopique, on peut appliquer de telles interventions aux formes graves de la DAC en utilisant les outils déjà existants comme :
- Le livre 100 question – la Dermatite Atopique Canine ;
- En prenant le temps de lire avec le propriétaire certaines des questions, comme les infections à Malassezia, le mode d’action des médicaments, les limites des promesses des aliments miraculeux, l’importance des traitements APE…
- Parcourir le site dermatiteatopiquecanine.com ou monchiensegratte.fr avec eux ;
- Définir avec les propriétaires le meilleur moyen de relance et de suivi.
Il est essentiel d’être actif (ne pas laisser les propriétaires avec une brochure, un livre ou une adresse de site sans autre explication) et d’identifier les idées reçues et les limites d’observance pour adapter discours et formation.
Le domaine vétérinaire est sensiblement différent de la médecine humaine. Aujourd’hui le bashing anti-isoxazolines ou les campagnes ultra agressives des start up de pet food plombent lourdement toutes les démarches pédagogiques. Faire sauter ces verrous par l’éducation est incontournable.
Nous devons donc nous, vétérinaires, nous former mieux encore pour combattre ces inepties et proposer des traitements personnalisés.