L’étude expérimentale teste cet Acm sur des modèles de prurit induit par l’IL31.
L’anticorps est une vraie copie conforme, sauf pour la composition en oses (ce qui est logique pour un anticorps produit sur plante). Les constantes d’affinité pour l’IL31 à diverses concentrations sont identiques, même si la constante de dissociation est un peu plus faible pour le lokivetmab.
L’effet est très proche du lokivetmab sur 30j.
Les auteurs mettent en avant l’intérêt de cette technologie et promettent des anticorps à des prix cassés, car exempts des contraintes de sécurité microbienne et de chaines de production lourdes.
Les réserves couramment émises sur la biodisponibilité et l'antigénicité des anticorps produits sur de tels supports sont balayées. En effet, Angany, producteur de cet Acm, possède la technologie pour modifier la position des glycosilations et éviter les β(1,2)-xylose et fucose α(1,3) en position centrale. Ils possèdent ainsi des lignées de plantes transgéniques capables de produire des Acm dépourvus de fucose α(1,3) en position centrale et de résidus de β(1,2)-xylose, et ressemblant aux N-glycanes complexes de type humain !
Enfin, l'anticorps produit se fixe spécifiquement sur des FcRn permettant un recyclage et donc une une longue durée d'action.
L’étude ne concerne que des chiens auxquels a été injectée l’IL31 recombinante à l'origine de la production de l'anticorps et non une IL31 canine produite sur cellules de mammifères ou des animaux spontanément prurigineux. Le chemin est encore long avant de voir arriver ces anticorps au chevet des chiens atopiques, mais l'avenir est là.
Le monde des biothérapies est en ébullition et chaque année verra de nouveaux Acm, tant en termes de cible, que d'innocuité ou de durée d'action. Une nouvelle erre s'offre à nous !