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Le lokivetmab demeure aujourd’hui le seul anticorps monoclonal caninisé anti-IL31 commercialisé. Son utilisation a été une véritable révolution dans la prise en charge de la DAC, succès accru par une innocuité remarquable.

C’est notamment ce que montre une étude rétrospective récente faite en Allemagne sur 150 chiens souffrant de différentes formes de DA(1).

Les animaux ont été suivis sur des périodes allant de 1 à 48 mois. Ils étaient de races très différentes, le diagnostic des complications infectieuses pas toujours fait, les doses de lokivetmab variaient de 0,8 à 2,5 mg/kg et ils avaient bien sûr des traitements concomitants différents. La forte hétérogénéité de ce groupe a amené les auteurs à torturer les résultats avec force tests statistiques sophistiqués pour comparer les scores avant traitement, après la première et après la dernière injection de lokivetmab.

Sans surprise l’efficacité sur le prurit est remarquable, mais la baisse du score de consommation médicamenteuse est un peu décevante (plus de 50% dans un quart des cas seulement). Les analyses de régression statistique ne permettent pas de montrer une influence de la durée de la maladie, de l’âge lors de la première injection, de la dose utilisée, de la réponse à un régime d’exclusion ou de l’existence d’une pyodermite. Toutefois, l’hétérogénéité du groupe est telle que cette conclusion n’est à notre sens pas extrapolable.

Les données d’innocuité sont, elles, plus intéressantes, même si la multiplicité des traitements et des durées de suivi très variables introduisent probablement un biais péjoratif. Des effets indésirables sont rapportés dans seulement 8% des cas : troubles digestifs (1.33%), rashs cutanés (1.33%), anorexie (1.33%) et léthargie (4%). Ces données corroborent celles d’une étude de pharmacovigilance américaine sur 5 ans (dose deux fois plus élevée qu’en Europe)  (2) 

Lors du congrès Mondial qui vient de se tenir à Boston, une équipe américaine a présenté une étude sur l’utilisation à (très) forte dose du lokivetmab(3) : 4 mg/kg (2 fois la dose US, 4 fois la dose EU !) chez des animaux ne présentant pas de réponse favorables à la dose de l’AMM américaine, à savoir 2 mg/kg. Cela semble efficace avec un score de prurit significativement réduit à J30 (p < 0.001), mais en pratique seule la moitié des chiens présentait une réduction du score de prurit de plus de 50%. Pas sûr que le coût d’une telle approche soit justifiable, exception faite chez des poids plume.

 

1.        Kasper B, Zablotski Y, Mueller RS. Long-term use of lokivetmab in dogs with atopic dermatitis. Vet Dermatol. 2024.

2.        Bessey L, Krautmann M, Cole P, Gonzales A. Lokivetmab: A retrospective assessment of the investigational safety programme. NAVDF; 2023.

3.        Tulloss DR, Tulloss EM, Trimmer AM, Wyatt DN. A retrospective study on the use of a high-dose (4 mg/kg) of lokivetmab in 36 dogs with allergic dermatitis. WCVD10; 2024; Boston.

Tag(s) : #lokivetmab, #dermatite atopique canine, #anticorps monoclonal, #biothérapie, #anti-IL31
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