Les réseaux sociaux (RS) sont omniprésents dans notre vie et la dermatite atopique canine n’y échappe pas. Voici deux exemples récents d’utilisation des RS à des fins différentes.
Le premier est une étude parue dans une revue de dermatologie pédiatrique brésilienne. Les auteurs ont étudié l’effet de l’utilisation de la messagerie Whatsapp comme outil d’éducation thérapeutique chez des enfants atteintes de DA (1). Les auteurs ont comparé deux groupes d’enfants, l’un recevant régulièrement des infos sur la DA, l’autre des infos sur la santé en général. Dans les deux groupes ont observe une amélioration de la qualité de vie comparable. C’est donc juste le lien plus que la qualité de l’info qui semble efficace dans ce cas. Rappelons aussi que trop de sollicitations peut nuire et être vécu comme un harcèlement plus que comme un outil de motivation et être donc totalement contre productif (2).
Le second est une courte communication présentée au congrès mondial de dermatologie vétérinaire sur l’utilisation de Twitter/X pour apprécier le vécu des propriétaires de chien sur la prise en charge des dermatites prurigineuses. Les auteurs ont comparé deux périodes : 2009–2013 (commercialisation de l’oclacitinib) et 2018–2022 (après le lancement du lokivetmab) (3). Ils ont étudié 3304 twits discutant de démangeaisons chez le chien. Un filtre de pertinence et un classificateur de sentiments ont été développés en utilisant une combinaison de marquage manuel et d’IA (exclusion des publicités, des discussions sur les démangeaisons chez l’Homme…). Les sentiments exprimés dans ces messages ont été classés en positifs, négatifs ou neutres en fonction des opinions et attitudes exprimées à l'égard des traitements contre le prurit. La proportion mensuelle de twits exprimant un sentiment positif a cru durant chaque période : de 20 à 36% durant la dernière. Les auteurs concluent bien sûr à l’optimisme créée par la mise sur le marché de ces médicaments. On les comprend, mais nous n’avions pas besoin de cela. Parallèlement, cela veut dire que les 2/3 des expressions sur ce RS sont négatives. Cela explique les dérives de plus en plus outrancières des RS surfant sur le désarrois des propriétaires de chiens, le plus souvent atopiques.
Il est temps que les vétérinaires communiquent mieux et ne laissent pas la place aux gourous vendeurs de croquettes caricatures de marketing et martèlent des messages simples et positifs.
En voici un exemple superbe avec la page Instagram du Dr Amaury Briand : https://www.instagram.com/leveto.dermato/
Quant à l’éducation sur la DAC, élément essentiel d' une bonne observance elle ne peut pas se limiter à des rappels par message ou un renvoi vers un site, mais elle doit faire l’objet d’une véritable démarche proactive et partagée. Dans ce domaine, l’outil le plus impactant est le livre (ex: 100 Questions - La Dermatite Atopique Canine).
1. Cerqueira TB, Imoto RR, Muzzolon M, de Carvalho VO. WhatsApp and atopic dermatitis: a clinical trial. J Pediatr (Rio J). 2024.
2. Conway CM, Kelechi TJ. Digital Health for Medication Adherence in Adult Diabetes or Hypertension: An Integrative Review. JMIR Diabetes. 2017;2(2):e20.
3. Boyden L, Rai T, Wells K, Wright A, editors. Global changes in pet owner sentiment toward canine pruritus treatments: A retrospective Twitter/X based study spanning two 5-year periods between 2009 and 2022. WCVD 10; 2024; Boston.