De puis la publication il y a deux ans d’un cas de Malassezia pachydermatis résistant aux azolés, le sujet commence à être approfondi et des études de fongigramme sont de plus en plus souvent faites pour rechercher l’importance de ce phénomène.
Ainsi l’étude de Cafarchia et coll menée sur la principale cible de ces traitements – des chiens atopiques – a permis d’étudier les variabilités des souches chez des chiens sains et des chiens souffrant de dermatite à Malassezia. La technique utilisée est celle reconnue comme gold standard en médecine humaine pour les Candida et cryptocoques; c'est la première fois qu'elle est appliquée pour Malassezia. Les résultats sont exprimés en CMI50 (concentration minimale inhibitrice 50%). Les antifongiques testés sont le fluconazole, le miconazole, le kétoconazole, le voriconazole, l'itraconazole, le pozaconazole et la terbinafine. Les trois meilleurs antifongiques in vitro dans ce modèle sont l'itraconazole, le kétoconazole et le posaconazole chez les chiens sains, le kétoconazole, la terbinafine et le voriconazole chez les malades.
Un plus grand nombre de souches résistantes de Malassezia est détecté chez les animaux malades ce qui pourrait s'expliquer par des traitements antérieurs antifongiques.
Enfin cette étude in vitro n'est qu'une étude in vitro et ces données ne préjugent pas des résultats in vivo, tant de nombreux paramètres peuvent entrer en jeu dans le traitement de ces dermatoses : traitements concomitants, état de la peau, infection associée, déficit immunitaire… D’autre part en otologie les concentrations des antifongiques sont des centaines de fois supérieures aux pires CMI.
C’est aussi la conclusion que l’on peut tirer d’une publication à paraître dans Veterinary Dermatology. L’étude concerne les trois principaux antifongiques présents dans les préparation auriculaires: clotrimazole, miconazole et thiabendazole. Toutes les souches sont inhibées par ces antifongiques à des concentrations faibles.
Il est donc peu probable que des échecs thérapeutiques en pratique soient dus à des résistances des Malasseziae aux produits azolés couramment utilisés
- Cafarchia C, Figueredo LA, Iatta R, et al. In vitro antifungal susceptibility of Malassezia pachydermatis from dogs with and without skin lesions. Vet Microbiol 2011.
- Jesus FP, Lautert C, Zanette RA, et al. In vitro susceptibility of fluconazole-susceptible and -resistant isolates of Malassezia pachydermatis against azoles. Vet Microbiol;152:161-164.
- Nijima M, Kano R, Nagata M, et al. An azole-resistant isolate of Malassezia pachydermatis. Vet Microbiol;149:288-290.
- Peano A, Beccati M, Chiavassa E, et al. Evaluation of the antifungal susceptibility of Malassezia pachydermatis to clotrimazole, miconazole and thiabendazole using a modified CLSI M27-A3 microdilution method. Vet Dermatol 2012.