Une étude britannique parue dans Journal of Veterinay Medical Education met en évidence ce que les auteurs nomment un syndrome de l’imposteur chez les étudiants et vétérinaires débutants ou généralistes face à la dermatite atopique canine (DAC).
Ce constat est le résultat d’une enquête auprès de plusieurs populations de vétérinaires :
- Etudiants de dernière année (75)
- Néodiplômés (34)
- Praticiens suivant régulièrement des formations en dermatologie (70)
- Résidents et internes en dermatologie (34)
- Spécialistes (15)
Le questionnaire comportait 3 parties :
- Niveau et moyen de formation
- Connaissance (vitesse d’action, spectre d’activité, efficacité sur le prurit, l’inflammation chronique ou aigue, les otites et innocuité au long cours) sur qq traitements évoqués dans les recommandations ICADA :
- Dermocorticoïdes
- Corticoïdes systémiques
- Ciclosporine
- Oclacitinib
- Lokivetmab
- Antihistaminiques
- Niveau de confidence face à 2 scenari cliniques classiques
Il existait des différences significatives sur les connaissances de vitesse d’action pour la plupart des médicaments évoqués, tout comme sur leur spectre d’activité. Par contre sur l’activité antiprurigineuse tout le monde était à peu près d’accord. L’inefficacité des antihistaminiques faisait l’unanimité. L’efficacité des corticoïdes était aussi unanimement reconnue dans le traitement des otites, mais encore plus par les spécialistes, etc…
Pour l’aisance à prendre en charge les 2 scenari cliniques, il existe (heureusement) une corrélation positive entre la facilité de prise en charge des poussées ou du traitement de fond et le niveau de formation en dermatologie.
Les niveaux de confidence sont donc très bas pour les jeunes vétérinaires débutants et leurs connaissances sur l’utilisation des molécules assez sommaires. Quant aux généralistes, on notera une propension plus importante que les autres profils à prescrire du lokivetmab dans chaque scenario.
Les auteurs proposent pour améliorer ce défaut d’éducation des jeunes vétérinaires
- Plus de cours de cas cliniques pratiques (en ligne)
- Plus de cours de cytologie cutanée pratiques
- Plus d’algorithmes simples de diagnostic et de choix thérapeutiques
- Des recommandations pour les traitements non gold standard
Ces vétérinaires sont britaniques et formés aux recommandations de l’ICADA, pas toujours très claires et surtout basées exclusivement sur la médecine factuelle, ce qui laisse d’immenses trous dans les réponses attendues sur le terrain. Il est temps que la DAC s’ouvre à des approches de « médecine de la vraie vie » pour pouvoir offrir une vision plus complète des options thérapeutiques, notamment adaptables aux moyens sociaux et financiers des propriétaires de chiens atopiques