Coupez les Queues, pas les Oreilles !

Il est de ces coutumes qui ont la peau dure, comme celle de « faire une Zepp » à une oreille récalcitrante. Une bonne petite chir. Je t’ouvre la moitié de l’oreille pour que ça coule et que ça s’aère, comme on ouvrirait en grand la fenêtre d’un local d’aisance dont le matériel est vétuste et bouché depuis le siècle dernier. Nos ancêtres le faisaient, nous l’enseignaient, c’est surement que ça doit faire du bien. Ce serait risible si les animaux victimes de cette coutume ne souffraient pas le martyre à conserver leur otite externe zeppée. Les notions sur la gestion des otites externe ont largement évolué et l’inutilité d’un abaissement le paroi latérale est aujourd’hui largement reconnue en dehors de quelques très rares exceptions : atrésie distale, tumeur de la paroi verticale. La prise en charge d’une otite chronique nécessite une approche diagnostique raisonnée et le traitement est adapté à la cause, au bilan d’extension, à la faisabilité des traitements. L’intervention la plus courante devrait être l’ablation complète du méat avec bullotomie latérale lors qu’aucune solution médicale n’est satisfaisante. On ne se contente plus d’ouvrir la fenêtre, mais on entre dans la pièce, on nettoie et on essaye de savoir pourquoi les toilettes sont bouchées, puis on répare. On ne doit plus se débarrasser d’un problème médical en appliquant une recette obsolète et notoirement inefficace, voire délétère.

A contrario, certaines excroissances difformes et malodorante sont laissées en place malgré la chronicité de l’infection, du prurit et de la douleur et l’évidence de la nécessité d’une solution chirurgicale. C’est le cas des intertrigos caudaux des queues en tire-bouchon des bouledogues. Lorsque la suppuration est incontrôlable, il ne faut pas hésiter à proposer une caudectomie et offrir au chien la possibilité de vivre normalement, sans se gratter élégamment le postérieur à chaque minute des années durant.