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La puce demeure la première cause de prurit chez le chat et chez le chien si l’on considère qu’elles peuvent participer à la genèse de poussées de dermatite atopique. Tous les vétérinaires le savent, mais les défauts de traitement sont encore légion, comme le montre une étude récente faite sur des chiens et chats médicalisés en Grande Bretagne en 2018.

Traitements antipuces : très partiels, même chez les animaux médicalisés

Cette grande étude multicentrique montre que seuls 24% des chats et 36 % des chiens sont à jour de leurs traitements antipuces.

Traitements antipuces : des efficacités moins bonnes que prévu

Autre élément très marquant de cette étude l’inefficacité apparente de certains insecticicides (figures). Ainsi chez des animaux correctement traités avec du fipronil, on retrouve des puces chez 62% des chats et 26% des chiens.

Chez le chat on observe même une différence significative entre le fipronil et les autres insecticides en faveur de ces derniers.

Traitements antipuces : un problème d’observance

Il est tentant face à de tels résultats d’évoquer l’hypothèse de résistances au firpronil, ce que n’hésitent pas à faire les auteurs de l’article, sans être troublés par l’absence de différence significative chez le chien.

En fait, ces échecs thérapeutiques spectaculaires sont avant tout imputables à des défauts d’observance, source de sous-dosage, ou des discordances entre ce que les propriétaires rapportent de leur usage des insecticides et la réalité. Il est donc nécessaire pour les vétérinaires et les ASV de faire des démonstrations d’utilisation des produits en pipette, mais aussi de convaincre les propriétaires de l’intérêt d’utiliser des produits systémiques dont l’observance limite grandement le risque de sous-dosage.

Le déni de puce (chez les propriétaires comme chez les vétérinaires), le coût des traitements, la phobie des antiparasitaire, le laner bashing et aujourd’hui la vague verte faisant privilégier des produits à l’étiquetage vertueux mais inefficaces, viennent aggraver au quotidien le déficit de traitement.

Les puces : que l’on vive dehors ou dedans

Cette étude met aussi en lumière un phénomène qu’il serait bon de ne pas oublier pour éviter de renforcer le déni de puces de propriétaires bien pensants : le mode de vie (extérieur ou intérieur) n’a aucune influence sur le nombre de puces retrouvées sur les chiens ou les chats.

Le quotidien des vétérinaires n’est pas seulement de soigner les animaux, il consiste aussi à informer pour lutter contre les inepties qui pullulent sur les réseaux sociaux avec en tête des dégâts : la phobie des antiparasitaires et la mode des aliments bioexotiques

Cooper A-R, Nixon E, Rosevineer H, Abdullah S, Newbury H, Wall R. Fleas infesting cats and dogs in Great Britain: spatial distribution of infestation risk and its relation to treatment. Med Vet Entomol. 2020;34(4):452-8.

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