Diagnostic d’allergie alimentaire : multiplier les tests pour entretenir l’espoir

Le diagnostic d’allergie alimentaire chez le chien demeure un domaine frustrant et il ne se passe pas un mois sans une initiative plus ou moins fructueuse de proposer une approche efficace.

Dans une étude brésilienne parue récemment dans Veterinary Dermatology, la lecture du résumé laisse entrevoir une solution en associant prick tests (grande spécialité brésilienne depuis qq années) et tests épicutanés :

• Sensibilité de 80% de l’association des deux techniques
• Spécificité de 67% de l’association des deux techniques
• Sensibilité de 81% des prick tests avec une sensibilité de 75%, autant dire que le test de référence est né !

Les auteurs concluent aussi à l’amélioration par un régime d’éviction chez 76% des chiens souffrant de dermatite atopique.

Hélas c’était un peu trop beau et cet article est surtout le reflet d’un laxisme chronique de Veterinary Dermatology sur l’étude minimale des « matériel et méthode » des études qu’ils publient.

La méthodologie de cette étude empêche d’emblée d’en tirer la moindre conclusion. En effet, pour être inclus dans l’étude les chiens devaient présenter au moins un résultat positif à l’un des tests utilisés : « for inclusion, dogs required to test positive to at least one food using at least one of the two tests ». C’est totalement ubuesque, cela revient à comparer le test à lui-même ! On peut s’étonner toujours dans le matériel et méthode du mode de lecture des prick tests se référant uniquement au témoin négatif.

Les animaux subissent un régime d’éviction mais on n’a aucune donnée sur le type d’aliment avant inclusion (ce qui peut en grande partie expliquer l’amélioration très fréquente des scores cliniques dans cette étude). Les auteurs ne prennent pas en compte les 45% d’animaux perdus de vue en cours d’étude !

Arrêtons là et oublions cette étude.