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Ken Mason, découvreur génial de nouvelles entités cliniques (dermatite à Malassezia chez le chien, allergie aux piqûres de moustiques chez le chat) décrit en Australie chez 18 chiens une nouvelle dermatite allergique, proche d’une entité aussi connue chez l’homme sous la dénomination de dermatite de contact aux protéines1.
Ces chiens présentent un prurit et des lésions localisées aux zones de contact avec le sol, donc essentiellement déclives (membres, abdomen, sternum, face ventrale des carpes et des tarses), mais aussi au niveau de la face (oreilles, menton).

Les symptômes sont variables selon les lieux de séjour et certains animaux présentent spontanément une réticence à marcher dans l’herbe humide ou sur certaines plantes. Il s’agit d’animaux jeunes (moyenne d’âge de 9 mois) en très grande majorité à poils court. Un shampooing neutre et une éviction des zones de contact avec les plantes a permis de contrôler très rapidement et efficacement les symptômes. Lors des provocations ou de scratch tests les symptômes réapparaissent en quelques heures. Dans un cas un animal a présenté une réaction anaphylactique lors d’un scratch test.

C'est donc une dermatite tout-à-fait nouvelle, caractérisée par une allergie de contact à IgE et non à hypersensibilité retardée comme cela est le plus souvent décrit.

Cette entité clinique qui est dans les faits une dermatite de contact parmi d’autres est assez proche cliniquement de la dermatite atopique, et doit être incluse dans un diagnostic différentiel dès lors qu’il existe :
-    Des lésions déclives (sous la « ligne de flottaison »)
-    Aggravation ou déclenchement lors de sorties avec contact direct avec des plantes, surtout humide (rosée)
-    Contact possible avec des Comélinacées
Attention toutefois à ne pas confondre cette entité avec le dermographisme de certains chiens atopiques qui s’exprime lors de sorties dans l’herbe ou aux dermatite par irritation dans du gazon fraichement coupé  2. La dénomination proposée par auteurs de canine grass dermatitis risque créer des confusions. Peut-être qu’utiliser la dénomination «humaine » de dermatite de contact aux protéines seraient plus judicieux.
Ces 18 chiens vivaient en Australie, mais certaines des plantes incriminées sont aussi présentes sur notre vieux continent : Axonopus compressus (gazon) et de nombreuses Comélinacées.


1.    Mason K and Ruutu M. Canine dermatitis on contacting grass leaf: A case series. Vet Dermatol 2023 20230112. DOI: 10.1111/vde.13143.
2.    Prélaud P. Dermatite atopique canine. Paris: Masson-Elsevier, 2017, p.184.

 

Tag(s) : #dermatite de contact, #plantes, #dermatite atopique canine, #allergie, #chien
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