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Variations Raciales de la DAC : 9. Shar peï

La dermatite atopique canine (DAC) présente parfois de grandes variations selon les races, tant sur le plan de la cause de la maladie, que sur celui de son expression clinique ou des réponses thérapeutiques. Neuvième invité de cet inventaire, un des seigneurs toutes catégories de la morbidité de la DAC : le shar-peï. Victime de la maladie, des idées reçues, de l’aveuglement de certains éleveurs, expression vivante de tout ce que l’eugénisme esthétique peut générer de monstrueux, loin des belles idées sur les droits de l’animal.

Particularité physiopathologiques

En sélectionnant des animaux plissés, les apprentis sorciers ont sélectionné des animaux malades souffrant de ce que l’on appelle la hyaluronose (cf post sur ce blog), mais ayant un pelage irritant au sien des plis et des oreilles beaucoup trop étroites pour pouvoir garantir une aération suffisante. Ces comorbidités de la DAC, surtout chez les chiens très typés, expliquent la gravité des complications et les difficultés thérapeutiques que l’on rencontre parfois.

Symptômes

Dans cette race, le tableau clinique de la DAC est souvent dramatique avec des formes graves accompagnées de toutes les complications infectieuses : pyodermite superficielle, dermatite à Malassezia généralisée, otite suppurée bactérienne. La peau initialement érythémateuse (rouge) s’épaissie rapidement et se pigmente, notamment dans les zones déclives et de grands plis, ce que les anglo-saxons nommaient autrefois la water-line disease. Les poils ont un aspect mité sur le tronc lors de pyodermite superficielle. Le prurit est souvent intense et l’animal peut être agressif à cause de la douleur liée à l’otite suppurée (et aux ulcères cornéens).

Complications

Chez le shar-peï, la complication la plus grave est une otite externe sténotique irréversible. On observe fréquemment aussi des furonculoses interdigitées.

Motifs de consultation

Les motifs de consultation chez le shar-peï atopique peuvent être :

· Démangeaisons (toutes localisations !) ;

· Mauvaise odeur ;

· Pelage mité ou gras ;

· Otite ;

· Pododermatite, furoncles entre les doigts.

Traitement

Le traitement d’une poussée de DAC dans cette race repose le plus souvent sur le contrôle des infections par voie générale. Une corticothérapie par voie générale est souvent intéressante dans le traitement des otites sténotiques. Contrairement à une idée reçue, elle n’est pas dangereuse chez le shar-peï, mais elle provoque une diminution (réversible) spectaculaire des plis.

Le traitement de fond fait appel à des soins hygiéniques (traitement antipuces draconien, acides gras essentiels, tonte mensuelle, soins topiques bihebdomadaires) et un traitement par voie générale quelque soit l’âge de l’animal (ciclosporine, régime hypoallergénique, désensibilisation).

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