En injectant directement des allergènes dans un ganglion, on peut activer beaucoup plus efficacement le système immunitaire avec des quantités très faibles d’allergènes et espérer induire ainsi une réponse plus puissante et plus rapide. Cette approche est typiquement germano-helvète et les équipes de Munich et de Zurich ont présenté deux études ouvertes au WCVD8 de Bordeaux (1, 2).
Dans l’étude allemande, les injections échoguidées dans un ganglion sous-maxillaire se font tous les mois pendant 4 à 6 mois avec 0,1mL d’une solution adjuvée (1). Chez 50 chiens initialement inclus, 30 ont été perdus de vue. Dès 2 à 3 mois, on observe une réduction très significative des scores lésionnels et de prurit, qui persiste sans être plus importante sur les 12 mois de suivis. Par contre, les scores de consommation médicamenteuse restent inchangés.
Dans l’étude suisse, les injections (échoguidées) se font chaque mois au niveau d’un ganglion poplité, ce qui est déjà plus pratique que dans l’étude bavaroise. Une amélioration de plus de 50 % des scores cliniques est observée dans 60% des cas à 6 mois, cette amélioration étant décelable dans un tiers des cas dès le premier mois (2).
On peut se poser des questions sur le bienfondé d’une approche qui alourdit la pratique et le coût de traitement pour un gain d’efficacité qui reste à prouver. Enfin pourquoi utiliser l’hydroxyde d’alumine, aujourd’hui totalement abandonnée ? Et si l’effet observé était uniquement dû à l’alumine injectée régulièrement dans les ganglions ?
1. Timm K, Mueller R, Nettmettler CS, editors. Evaluation of the long term effect of intralymphatic immunotherapy in the management of canine atopic dermatitis. WCVD8; 2016; Bordeaux.
2. Fischer N, Rostaher A, Zwickl L, Favrot C, editors. Intralymphatic immunotherapy: an effective and safe alternative route for canine atopic dermatitis. WCVD8; 2016; Bordeaux.