Le principe des aliments hydrolysés est de traiter les sources de protéines afin de réduire leur poids moléculaire. En effet, cette réduction permet de d’annihiler les capacités de pontage entre deux IgE. La plupart des allergènes pour le chien comme pour l’homme ont un poids moléculaire supérieur à 10 kDa, donc l’hydrolyse est poussée jusqu’à obtention d’un aliment contenant des protéines d’un poids moléculaire plus faible. Cette hydrolyse peut être plus ou moins poussée et plus ou moins régulière selon les aliments. Ainsi pour les enfants présentant une allergie au lait de vache sont proposés des laits partiellement hydrolysés (< 5 kDa) ou ayant subit une hydrolyse poussée (<3 kDa). Chez le chien plusieurs aliments hydrolysés à base de soja, de foie de poulet ou de plumes de volailles sont disponibles.
Afin de confirmer in vitro ce concept de moindre allergénicité, une étude a été faite en utilisant des sérums de chiens allergiques à la viande de poulet. Dans ces sérums, sont présentes des IgE spécifiques de la viande de poulet. Ces IgE peuvent se fixer sur des extraits de viande de canard ou de dinde, mais aussi de viande poulet partiellement hydrolysée. Par contre elles ne reconnaissent pas les extraits de plumes de poulet ayant subi une hydrolyse poussée. Ces données de laboratoire montrent à la fois qu’il existe de fortes réactions croisées entre les viandes de volaille, mais aussi qu’une hydrolyse partielle est potentiellement insuffisante. Par contre l’hydrolyse poussée semble suffisante pour un régime d’éviction efficace.
Olivry, T., et al. (2016). Extensive protein hydrolyzation is indispensable to prevent IgE-mediated food allergen recognition. WCVD8, Bordeaux.