On a tendance à réduire l’action du tacrolimus à celui d’un topique immunomodulateur, à l’image de la ciclosporine. Son utilisation depuis plus de 15 ans en médecines humaine et canine a permis de montrer à la fois son innocuité, son efficacité et surtout un mode d’action beaucoup plus varié que ce que l’on pensait. Des études in vitro et dans des modèles expérimentaux ou chez l’homme montrent de nombreuses autres cibles d'action, comme par exemple :
- action directe sur les terminaisons des fibres nerveuses qui provoque l’irritation initiale, mais aussi ultérieurement une désensibilisation de ces fibres nerveuses
- diminution de la concentration locale en IL31
- inhibition de la stimulation de la réponse immunitaire innée induite par les entérotoxines de staphylocoques
- diminution de la colonisation staphylococcique
- action antifongique sur Malassezia sp.
- diminution de la synthèse d’IgE lors d’administration topique prolongée
- inhibition de l’activation mastocytaire
C’est donc un topique aux propriétés multiples qui devrait trouver une place privilégiée dans les formes très localisées de DA chez le chien, en association aux topiques émollients, antiseptiques et anti-inflammatoires.
Nakahara, T., et al. (2018). "Mechanistic insights into topical tacrolimus for the treatment of atopic dermatitis." Pediatr Allergy Immunol 29(3): 233-238.