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La dermatite atopique étant considérée comme une affection due à des défauts de barrière cutanée, il paraît cohérent d’utiliser des soins topiques émollients chez nouveaux nés afin de limiter le risque de développement de la maladie. Toutefois, la chose ne fait pas consensus et de grandes études de cohortes montrent l’absence d’effet dans cette indication. Certains auteurs pensent même que cela peut accroitre le risque de sensibilisation transcutanée. C’est cette hypothèse qui a été testée dans une publication qui vient de paraître dans le JACI et jette un joyeux pavé dans la mare en montrant un lien direct entre les risques de développement d’une allergie alimentaire et l’usage répété de soins émollients durant la prime enfance. Les auteurs ne sont pas des farfelus du tout et le JACI est la revue de référence dans ce domaine.

Dans cette étude l’utilisation au moins une fois par semaine d’émollient augmente le risque de développement d’allergie alimentaire chez l’enfant de 20%. Les hypothèses retenues sont :

  • effet délétère de certains topiques qui vont favoriser la pénétration transcutanée des allergènes alimentaires
  • exposition de la peau des enfants sur de grandes surfaces aux allergènes alimentaires présents sur les mains des parents

Par conséquent, il est fortement recommandé non pas de ne pas utiliser d’émollients, mais de bien se laver les mains avant de le faire.

Ce rebondissement dans le microcosme du inside/outside montre à quel point nos idées simplistes sur cette maladie sont fragiles

 

Perkin MR, Logan K, Marrs T, Radulovic S, Craven J, Boyle RJ, et al. Association of frequent moisturizer use in early infancy with the development of food allergy. Journal of Allergy and Clinical Immunology. 2021;147:967-76.

Tag(s) : #emollient, #allergie alimentaire
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