Une enquête menée en Italie sur plus de 400 chiens tend à montrer que la supplémentation en huile d’olive (ou plus généralement en huile végétale) pourrait favoriser le développement de manifestations cutanées d’allergie alimentaire chez le Chien. C’est du moins ce que laissent penser le titre et le résumé de l’article(1).
Les auteurs mettent en avant le rôle délétère de fortes doses d’acides gras oméga 6 présents dans les huiles végétales sur la tolérance digestive aux allergènes alimentaires.
Même s’il est tout à fait cohérent de ne pas recommander de complémenter une alimentation équilibrée en huile d’olive, cette étude souffre d’une multitude de biais qui en limitent grandement la portée :
- Aucune mention des troubles digestifs de ces animaux alors que c’est la principale manifestation d’allergie alimentaire
- Diagnostic d’allergie ou intolérance alimentaire basée sur des critères aujourd’hui reconnus comme obsolètes et menant à des diagnostics par excès
- Groupes d’animaux très hétérogènes cliniquement
- Forte hétérogénéité des aliments
- Non-respect des critères d’inclusion initiaux
En fait, on ne peut strictement rien conclure d’une telle enquête, si ce n’est qu’il serait potentiellement intéressant de lancer des études prospectives sur l’influence de la teneur en oméga 6 ou du ratio oméga 3/ oméga 6 sur le risque de développement de DAC au sein d’une même race. Des études ont déjà faites chez le Labrador, mais avec des nutraceutiques différents : nicotinamide, pantothénate, histidine, inositol et choline (2).
Peut-être que la recommandation régulièrement colportée d’enrichir l’alimentation des animaux à risque en acides gras essentiels (3) doit-elle être modérée et ce d’autant plus que dans une recension récente, la preuve d’un effet bénéfique réel (en dehors de la qualité du pelage) des acides gras essentiels n’a pas été faite chez le chien atopique (4).
Illustration générée par l’IA via ChatGPT avec DALL·E — OpenAI, 2025