L’alimentation est essentielle dans le traitement de fond de la dermatite atopique. Elle est souvent mise en avant soit par le prisme des allergies alimentaires, soit par celui des phobies du moment (aliment industriel, gluten, bio…).
Le plus important pour un chien atopique qui va partager toute sa vie avec sa maladie n’est pas de manger un aliment cru, préparé avec amour, avec des éléments bio, sans gluten ou fabriqué dans un pays qui donne confiance (Suisse, Canada, Allemagne). L’essentiel est qu’il soit équilibré et qu’il comporte des éléments qui agissent sur les deux piliers de la dermatite atopique : l’inflammation et la barrière cutanée.
Une étude de l’Université de Zürich, faite pour le compte de Royal Canin, vient d’en apporter une preuve assez spectaculaire(1). Des chiens atopiques ont été nourris (en double aveugle strict) avec un aliment classique ou avec ce même aliment enrichi en acides gras essentiels (omega 6 pour la barrière cutanée, omega 3 pour l’inflammation), en curcuminoïdes (anti-oxydants) et glycyrrhizine (extrait de réglisse, action anti-allergique).
Dans ce type d’étude, le critère le plus intéressant à suivre est le score de consommation médicamenteuse. En effet, les scores cliniques sur des animaux qui sont traités en permanence est peu pertinent. Ici, le score de consommation baisse significativement au bout de 3 mois et continue de décroitre de façon spectaculaire jusqu’au 9e mois.
C’est donc à la fois un gain en terme de qualité de vie pour l’animal mais aussi pour le propriétaire (moins de soins, plus faible coût de traitement).
L’alimentation d’un chien atopique qui a besoin de soins pérennes est donc essentielle et ne s’arrête pas à un régime hypoallergénique que l’on abandonne s’il n’apporte pas d’amélioration rapide. Une alimentation équilibrée enrichie en éléments participant au contrôle de l’inflammation et à la restauration de la barrière cutanée est bien plus important et doit être proposé systématiquement. Il en existe chez tous les fabricants d’aliments à visée thérapeutique. Ce ne sont pas des croquettes miracles qui permettent de guérir les chiens atopiques (promesse souvent faite dans les campagnes de lancement) mais des outils majeurs pour diminuer la charge thérapeutique.
Attention : ces études sont limitées aux cas de formes modérées de la maladie, il n’existe aucune donnée sur l'intérêt des interventions nutritionnelles dans les formes graves de la dermatite atopique canine.