L’étude du microbiote des chiens atopiques fait l’objet de plus en plus d’études montrant toutes les mêmes tendances, à savoir une moindre variété microbienne et une augmentation de la population de staphylocoques et de Malassezia chez l’atopique, voire, pour certaines, un lien entre les variations des microbiotes digestif et intestinal.
Le but plus ou moins avoué de certaines de ces études est de montrer l’intérêt potentiel des probiotiques ou des greffes fécales.
Aujourd’hui des études race-spécifiques sont faites et c’est indispensable, tant la DAC est un syndrome variable d’une race de chien à l’autre.
Une étude récente germano-nipponne s’est attachée au microbiote de Shiba inus atopiques avant et après traitement par l’oclacitinib. Les résultats sont édifiants et montrent à quel point les espoirs anthropomorphiques hérités de la théorie hygiéniste ne sont pas ceux escomptés.
En effet, alors que cette étude, comme beaucoup d’autres, montre que les microbiotes digestifs et cutanés sont moins riches chez l’atopique et que chez ce dernier la peau est largement colonisée par les staphylocoques, les données sur le suivi thérapeutique sont plus étonnantes. En effet, la population de staphylocoques décroît de façon très spectaculaire après 2 semaines d’administration d’oclacitinib (rectangles rouges avant et rectangles bleus après traitement)
Une preuve de plus de l’intérêt de cette molécule dans la prise en charge de la DA, même (et surtout) lors d’infection bactérienne. Un bon moyen de limiter le recours aux antibiotiques.
Enfin les auteurs notent que les chiens atopiques existe une nette baisse des populations de Fusobactéries, tant au niveau digestif que cutané. C’est une différence remarquable avec l’Homme chez lequel on retrouve plutôt une abondance de ces bactéries dans diverses maladies digestives.
Les auteurs insistent sur le rôle potentiel des Fusobactéries et des Négativicutes (Megamonas sp) dans le développement de la DA chez les Shiba inus. L’hypothèse repose sur la capacité de ces bactéries à produire butyrate et propionate. Or ces molécules auraient un effet protecteur sur le développement de la DA chez l’enfant. Une baisse de ces bactéries pourrait entrainer une plus grande sensibilité des Shiba inus au développement de la DA.
Pas sûr de partager le point de vue des auteurs, tant il est difficile de savoir qui est l’œuf et qui est la poule et tant les variations du microbiote sont sensibles à un traitement court avec un inhibiteur de Janus kinase. Ainsi, non seulement la population de staphylocoques baisse après traitement, mais celle des Firmicutes augmente.