Un extrait allergénique brut contient une quantité importante d’allergènes dont des allergènes majeurs et des allergènes mineurs, voire des composés susceptibles d’influer sur la réponse immunitaire ou la stabilité de l’extrait.
Au sein de ce mélange, la quantité d’allergènes majeurs peut être très variable et parfois faible, ce qui peut entraîner un degré de réponse insuffisant lors de son utilisation thérapeutique (ou diagnostique). Aujourd’hui, la mesure de la concentration en allergènes majeurs n’est jamais faite pour les extraits thérapeutiques à usage vétérinaire. Or les allergènes majeurs pour le Chien sont différents de ceux de l’Homme, si bien qu’un extrait utilisé en désensibilisation peut s’avérer très pauvre et inefficace.
Les allergènes recombinants permettent d’obtenir des molécules purifiées et donc de préparer des solutions thérapeutique d’allergénicité connue et régulière. Aujourd’hui, la plupart des allergènes majeurs sont identifiés et séquencés, ce qui permet à partir d’un ARN de les produire in vitro, le plus souvent à partir de bactéries ou de levures. On obtient ainsi un allergène proche de la forme originelle (recombinant wild-type), mais on peut aussi par manipulations génétiques modifier son allergénicité.
Ces extraits recombinants ont surtout été utilisés (avec succès) dans la désensibilisation aux pollens de bouleau et de Graminées chez l’Homme. C’est une voie d’avenir très prometteuse en médecine vétérinaire, qui permet de court-circuiter la phase de standardisation des extraits bruts et la longue phase inévitable de la recherche d’un consensus international sur le sujet.
Un premier essai avec un recombinant wild-type de Der f 2 adjuvé (pullulane) a permis d’obtenir des résultats très spectaculaires (Suzuki and others 2015), qui devront être vérifiés dans des études contrôlées indépendantes.
SUZUKI, R., TSUKUI, T., OSUMI, T., SAKAGUCHI, M. & TSUJIMOTO, H. (2015) Allergen-specific immunotherapy with pullulan-conjugated major HDM allergen. In 28th ESVD-ECVD meeting. Krakow