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L’ilunocitinib, nouveau membre de la famille des JAKi, déjà disponibles aux Amériques a fait l’objet d’essais cliniques en Europe, dont un majeur impliquant 268 chiens en Grande Bretagne et en Allemagne.

Cet essai en double aveugle contre placebo sur un peu moins de 4 mois (112 j), publié dans  Veterinary Dermatology montre :

  • Une amélioration chez 83 % des chiens traités vs 31 % dans le groupe placebo
  • Un délai de réponse court, dès le 3e jour et constant
  • Une rémission clinique chez 67 % des chiens traités (PVAS <2, CADESI-04 <10)
  • Des effets secondaires globalement modérés et similaires au placebo

Concernant ce dernier point : bien que tous les paramètres biologiques soient restés dans les normes, l’étude note :

  • Une baisse des numérations leucocytaires (neutrophiles, monocytes, éosinophiles),
  • Une hausse de la cholestérolémie et de la triglycéridémie chez les chiens traités.

Cet essai qui précède un proche lancement en Europe répond aux questions essentielles sur l’efficacité et l’innocuité. C’est aussi un des premiers essais utilisant les critères COSCAD'18, définissant une rémission clinique et non une seule amélioration partielle.

Le profil des chiens traités est comme toujours dans ce type d’essai pas représentatif de la diversité de la maladie :

  • > 1 an et  > 3 kg
  • Pas de comorbidité grave
  • Wash out des traitements anti-infectieux, ce qui élimine de nombreuses formes graves de la maladie, mais autorisation de reprendre les traitements à J28

Le faible nombre d’animaux dans les 2 groupes ayant eu besoin de traitements systémiques antibiotiques ou antifongiques (11%) montre qu’il n’a pas été possible, ce qui est logique, d’inclure ce type d’animaux. D’ailleurs la répartition des races est parlante : 57% de croisés et des races à risque de forme grave peu nombreuses : bouledogue français (6.5%), Shih tzus (6.5%)… westies, staffies, shar peï et consorts < 5%.

Les résultats sont prometteurs avec notamment des baisses parallèlement au prurit des scores lésionnels spectaculaires.

On attend de nouveaux essais sur des races très impactées et des animaux nécessitant des traitements longs avec des JAKI, à savoir des formes graves de la maladie, les formes bénignes pouvant aussi bénéficier d’autres approches.

Enfin, les effets biologiques dits non cliniquement pertinents méritent peut-être un suivi dans les traitements au long cours, comme avec tous les JAKi d’ailleurs.

Forster S et al. (2025). Efficacy and field safety of ilunocitinib for the control of atopic dermatitis in client-owned dogs. Veterinary Dermatology, 00:1–11. https://doi.org/10.1111/vde.13344

 

Tag(s) : #dermatite atopique canine, #JAKi, #ilunocitinib
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