Les CpG (Cytosine phosphate Guanine) sont utilisés aujourd’hui dans de nombreux essais comme adjuvant de l’immunothérapie spécifique d’allergènes (ITS, désensibilisation). Leur mode d’action est basé sur leur liaison aux TLR9, dont l’activation promeut une réponse Th1 au détriment d’une réponse Th2 (allergique) : switch IgG, synthèse d’IL10. L’adsorption sur des nanoparticules de gélatine protège les CpG des attaques enzymatiques et augmente leur opsonisation par les cellules cibles. L’utilisation d’une telle association à la désensibilisation est donc théoriquement prometteuse.
Un essai ouvert sur 18 chiens présentant une forme modérée de DAc a été fait récemment à l’université de Münich. Curieusement, les auteurs ont effectué les injections SC (toutes les 2 semaines pendant 2 mois) de la préparation CpG-allergènes en regard d’un ganglion poplité. Ils observent une amélioration clinique, mais très modeste : CADESI moyen passant de 22 à 14 en deux mois et score de prurit moyen passant de 5,6 à 4,5. Ces résultats sont sur le papier très décevants, mais il s’agit d’un traitement court pour une désensibilisation. Ce sont hélas peut être les derniers sur le sujet, si des investisseur ne se lancent pas dans cette voie.
Il existe d’autres voies de développement de la désensibilisation chez le chien. Ainsin l’amélioration de la qualité des extraits allergéniques en est une, plus technique et très prometteuse.
Ce type d’étude montre à quelle point la culture de l’empirisme est forte en allergologie et donc encore plus dans une allergologie vétérinaire en manque de moyens. Il est grand temps que les choses évoluent loin de ces essais uniquement intéressants pour les doctorants en mal de sujet de thèse.
Wagner, I., et al. (2017). "Preliminary evaluation of cytosine-phosphate-guanine oligodeoxynucleotides bound to gelatine nanoparticles as immunotherapy for canine atopic dermatitis." Vet Rec. In press